Les taches d’humidité au plafond sont un problème courant dans les logements. Elles peuvent provenir de différentes sources : infiltration d’eau due à une fuite dans la toiture ou une canalisation, condensation excessive dans une pièce mal ventilée, ou encore remontées capillaires depuis le sol. Ces désordres ne sont pas seulement inesthétiques ; ils peuvent aussi causer des dommages structurels et favoriser l’apparition de moisissures.

La prise en charge par votre assurance habitation (Multirisques Habitation – MRH) dépend principalement de la cause racine du problème. En règle générale, les assurances couvrent les dégâts des eaux soudains et accidentels, comme une fuite provenant d’un tuyau éclaté. En revanche, elles excluent souvent les dommages liés à un manque d’entretien ou à la vétusté de l’habitation.
Par exemple, si une tache apparaît après une tempête ayant endommagé votre toiture, votre assurance devrait intervenir. À l’inverse, si l’humidité est due à une ventilation insuffisante dans votre salle de bains depuis des années, la réparation sera probablement à votre charge. Il est donc crucial de vérifier les clauses spécifiques de votre contrat et de déclarer le sinistre dans les délais impartis.
Les conditions de prise en charge par la garantie dégâts des eaux
Pour être indemnisé, vous devez respecter certaines conditions. La garantie dégâts des eaux, incluse dans la plupart des contrats MRH, exige une déclaration rapide et des preuves tangibles de l’origine du sinistre.
Pour en savoir plus sur le sujet, n’hésitez pas à vous rendre sur cet article.
Délai de déclaration et preuves à fournir
Le délai légal pour déclarer un dégât des eaux est généralement de 5 jours ouvrés à partir de la découverte des dommages. Passé ce délai, votre assureur pourrait refuser de prendre en charge les réparations. Voici les preuves indispensables à fournir :
- Photos datées des taches et des éventuels dégâts associés (peinture qui s’écaille, plafond qui gondole…)
- Rapport d’un professionnel (plombier, couvreur) attestant de l’origine de la fuite
- Constat amiable si le sinistre provient d’un logement voisin (exemple : appartement situé au-dessus du vôtre)
Une fois votre déclaration effectuée, l’assurance mandate un expert pour évaluer les dommages. Son rapport déterminera le montant de l’indemnisation. Soyez présent lors de sa visite pour lui fournir tous les éléments nécessaires.
Les exclusions fréquentes dans les contrats d’assurance
Même avec une garantie dégâts des eaux, certaines situations ne sont pas couvertes. Voici les exclusions les plus courantes :
- Défaut d’entretien : Si les taches résultent d’un manque d’entretien (gouttières bouchées, joints défectueux non remplacés…)
- Infiltrations anciennes : Les problèmes d’humidité présents depuis longtemps et non déclarés précédemment
- Remontées capillaires : Souvent considérées comme un vice de construction ou un problème de fondation
Les assureurs invoquent aussi régulièrement la vétusté pour réduire leur indemnisation. Par exemple, si votre toiture a plus de 20 ans et n’a jamais été rénovée, ils pourront appliquer un coefficient de vétusté (dépréciation due à l’âge). Certains contrats excluent carrément les logements en zones inondables ou ceux présentant des problèmes récurrents de ventilation.
Que faire si l’assurance refuse la prise en charge ?
Un refus de prise en charge n’est pas forcément définitif. Plusieurs recours s’offrent à vous :
- La médiation : Contactez le médiateur de votre compagnie d’assurance pour trouver un terrain d’entente
- Lettre de mise en demeure : Envoyée en recommandé avec AR, elle formalise votre désaccord et peut inciter l’assureur à reconsidérer sa position
- Expertise contradictoire : Vous pouvez faire appel à un expert indépendant dont le rapport servira de base à une négociation ou à une action en justice
Si vos démarches auprès de l’assurance échouent, explorez les aides alternatives :
- Subventions de l’ANAH (Agence Nationale de l’Habitat) pour les travaux de lutte contre l’humidité
- Fonds de solidarité pour les logements indignes (sous conditions de ressources)
En prévention, adoptez ces bonnes pratiques :
- Inspectez régulièrement vos combles, gouttières et canalisations
- Aérez quotidiennement les pièces humides (salle de bains, cuisine)
- Intervenez dès l’apparition de petites taches pour éviter leur aggravation