Entre le calcul du montant exact à déclarer, les prélèvements sociaux à anticiper et les exonérations possibles selon la durée de détention, chaque détail compte.
Dans ce guide, vous découvrirez comment optimiser votre vente, réduire la taxation et éviter les erreurs qui pourraient coûter cher.

Sommaire
Qu’est-ce qu’une plus-value immobilière sur une résidence secondaire ?
Une plus-value immobilière correspond à la différence entre le prix de vente et le prix d’achat d’un bien immobilier. Si ce montant est positif, alors la vente est imposable.
Contrairement à une résidence principale, qui bénéficie d’une exonération totale, la vente d’une résidence secondaire est soumise à l’impôt. En clair, si vous avez acheté votre bien 100 000 € et que vous le revendez 200 000 €, la plus-value réalisée sera de 100 000 € et sera taxée selon les règles en vigueur.
Comment est calculée la plus-value ?
Le calcul n’est pas aussi simple qu’une simple soustraction. Plusieurs éléments viennent ajuster la base taxable :
- Le prix d’acquisition : il peut être majoré des frais d’acquisition (notaire, droits d’enregistrement) qui sont forfaitairement évalués à 7,5 % du prix d’achat ou au réel si vous avez les justificatifs.
Environ 7 à 8% du prix d’achat, c’est pour cela que nous prenons une moyenne à 7,5%
Source : Crédit Agricole
- Les travaux réalisés : Si vous avez effectué des travaux de rénovation ou d’amélioration, ils peuvent être intégrés au calcul sous certaines conditions. Un forfait de 15 % du prix d’achat peut être appliqué si vous détenez le bien depuis plus de 5 ans.
Source : bofip.impots.gouv.fr
- Les frais de cession : Honoraires d’agence, diagnostics… Certains de ces frais peuvent être pris en compte.
Pourquoi la plus-value est-elle imposable ?
L’administration fiscale considère qu’une résidence secondaire est un investissement patrimonial et non un besoin d’habitation principal. À ce titre, elle applique une fiscalité spécifique pour limiter la spéculation immobilière et générer des recettes fiscales.
Comment calculer la plus-value immobilière ?
Les éléments à prendre en compte
Le calcul de la plus-value imposable repose sur plusieurs éléments qui influencent directement le montant final. Voici les facteurs essentiels à considérer :
- Prix de cession : Il s’agit du montant de la vente inscrit dans l’acte notarié, ajusté après la prise en compte des frais de transaction (commission d’agence, diagnostics obligatoires, etc.).
- Prix d’acquisition : Correspond au prix d’achat initial, majoré des frais d’acquisition (forfaitairement 7,5 % ou réels avec justificatifs), qui peuvent inclure les droits d’enregistrement et les frais de notaire.
- Frais et dépenses : Certains travaux de construction, d’amélioration ou de rénovation peuvent être intégrés au calcul de la plus-value. Deux options sont possibles :
- Forfait de 15 % si le bien est détenu depuis plus de 5 ans, sans justificatif.
- Montant réel si les factures sont disponibles.
- Frais de vente : Certains frais, tels que les honoraires d’agence ou les coûts de diagnostics immobiliers, sont déductibles.
Exemple de calcul détaillé
Prenons un exemple concret pour mieux comprendre le calcul :
- Prix d’achat initial : 150 000 €
- Frais d’acquisition (7,5 %) : 11 250 €
- Travaux réalisés (forfait 15 %) : 22 500 €
- Prix de cession : 250 000 €
➡ Calcul de la plus-value brute : (250 000 € – (150 000 € + 11 250 € + 22 500 €)) = 66 250 €
Ce montant est ensuite soumis aux abattements pour durée de détention et à la fiscalité en vigueur, incluant le taux d’imposition de 19 % pour l’impôt sur le revenu et les prélèvements sociaux de 17,2 %.
Pour en savoir plus sur les taux d’imposition et les prélèvements sociaux, consulter le site suivant : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F10864
En fonction de votre régime fiscal et de votre foyer fiscal, certains dispositifs, comme l’abattement exceptionnel, peuvent être appliqués sous conditions. L’administration fiscale en France publie régulièrement des mises à jour sur ces modalités, notamment pour les zones bénéficiant de dispositifs comme la TVA réduite ou des exonérations spécifiques.
Quel est le taux d’imposition sur la plus-value ?
Fiscalité applicable
La taxation d’une plus-value immobilière repose sur deux volets principaux :
- Impôt sur le revenu : Appliqué au taux forfaitaire de 19 % sur le montant imposable après abattements.
- Prélèvements sociaux : Fixés à 17,2 %, ces prélèvements incluent la CSG, la CRDS et les contributions additionnelles.
Le taux global d’imposition atteint ainsi 36,2 %.
Surtaxe pour les plus-values élevées
Lorsque la plus-value nette dépasse 50 000 €, une majoration forfaitaire progressive s’applique :
- De 50 001 € à 100 000 € : 2 %
- De 100 001 € à 150 000 € : 3 %
- De 150 001 € à 200 000 € : 4 %
- De 200 001 € à 250 000 € : 5 %
- Au-delà de 250 000 € : 6 %
Source : https://www.legifrance.gouv.fr/codes/id/LEGISCTA000026896904/
Exemple d’application
Prenons un cas concret pour illustrer la taxation :
- Plus-value nette réalisée : 120 000 €
- Impôt sur le revenu (19 %) : 120 000 € x 19 % = 22 800 €
- Prélèvements sociaux (17,2 %) : 120 000 € x 17,2 % = 20 640 €
- Surtaxe applicable (3 % sur 20 000 €) : 20 000 € x 3 % = 600 €
➡ Total à payer : 44 040 €
Optimiser son imposition
- Vérifiez si vous pouvez bénéficier d’un abattement pour durée de détention, réduisant l’assiette imposable.
- Étudiez les conditions d’exonération de taxe selon votre situation fiscale et patrimoniale.
- Anticipez une éventuelle réduction d’impôt en intégrant les frais d’acquisition et les travaux réalisés.
Quelles sont les exonérations possibles ?
Exonérations générales
Bonne nouvelle : il existe plusieurs situations où la plus-value immobilière peut être exonérée, totalement ou partiellement. Voici les principaux cas :
- Durée de détention : Si vous possédez votre résidence secondaire depuis longtemps, vous bénéficiez d’un abattement progressif qui peut aboutir à une exonération totale après 22 ans pour l’impôt sur le revenu et 30 ans pour les prélèvements sociaux.
- Première vente d’une résidence secondaire : Si vous n’êtes pas propriétaire de votre résidence principale et que vous utilisez le montant de la vente pour en acheter une, vous pouvez être exonéré.
- Prix de vente inférieur à 15 000 € : Si le prix de cession du bien ne dépasse pas ce montant, aucune imposition ne s’applique.
- Vente à un organisme en charge du logement social : Si vous vendez votre bien à un organisme social (ou à une collectivité publique qui s’engage à le revendre à un tel organisme), la plus-value peut être exonérée.
Cas spécifiques d’exonération
Certaines situations particulières ouvrent également droit à des exonérations :
- Vente d’un bien par une personne retraitée ou invalide : Sous conditions de revenus, les personnes en situation de handicap ou retraitées peuvent être exonérées de l’impôt sur la plus-value.
- Cession d’un bien en cas d’expropriation : Si votre bien est vendu dans le cadre d’une procédure d’expropriation pour cause d’utilité publique, l’exonération peut être totale à condition de réinvestir dans un autre bien immobilier.
- Départ à l’étranger : Certaines conventions fiscales internationales permettent d’éviter la double imposition, voire d’obtenir une exonération sous conditions.
Exemples concrets
Prenons l’exemple d’un propriétaire qui revend sa résidence secondaire après 24 ans de détention. Il bénéficie donc d’une exonération complète de l’impôt sur le revenu et d’un abattement maximal sur les prélèvements sociaux. Résultat : sa plus-value sera quasiment exonérée d’impôt.
Quels frais sont à prendre en compte ?
Quand on calcule une plus-value immobilière, il ne s’agit pas simplement de soustraire le prix d’achat du prix de vente. Certains frais peuvent venir réduire la base imposable et ainsi diminuer l’impôt à payer. Voici les principaux frais à considérer.
Frais liés à l’acquisition
Lors de l’achat de votre résidence secondaire, vous avez dû payer des frais de notaire et des droits d’enregistrement. Vous pouvez les ajouter au prix d’acquisition pour réduire la plus-value imposable. Deux options sont possibles :
- Forfaitairement à 7,5 % du prix d’achat (même sans justificatifs).
- Au réel si vous êtes en mesure de présenter les factures et justificatifs.
Travaux d’amélioration et de rénovation
Les travaux réalisés sur le bien peuvent aussi venir gonfler le prix d’acquisition. Mais attention, tous les travaux ne sont pas éligibles :
✅ Pris en compte : agrandissement, rénovation énergétique, gros œuvre, aménagement important.
❌ Non pris en compte : entretien courant, réparations simples.
Comme pour les frais d’acquisition, deux options s’offrent à vous :
- Forfaitaire de 15 % du prix d’achat (applicable après 5 ans de détention).
- Au réel, si vous avez les factures justifiant les travaux.
Frais liés à la vente
Lors de la cession de votre résidence secondaire, certains frais peuvent être déduits du prix de vente, notamment :
- Les honoraires d’agence immobilière, si c’est le vendeur qui les a payés.
- Les diagnostics obligatoires (DPE, amiante, plomb…).
- Certains frais liés à la transaction.
Exemple d’application
Prenons un cas concret :
- Prix d’achat : 200 000 €
- Frais de notaire (forfait 7,5 %) : 15 000 €
- Travaux (forfait 15 %) : 30 000 €
- Prix de vente : 350 000 €
- Frais d’agence : 10 000 €
➡ Calcul de la plus-value brute : (350 000 € – (200 000 € + 15 000 € + 30 000 € + 10 000 €)) = 95 000 €.
Ce montant sera ensuite soumis aux abattements pour durée de détention et aux différentes exonérations possibles.
Comment optimiser sa plus-value ?
Vendre une résidence secondaire entraîne une imposition sur la plus-value immobilière, mais il existe des moyens légaux pour réduire, voire annuler cette taxation. Voici les stratégies efficaces pour optimiser votre vente et maximiser vos gains.
1. Attendre pour bénéficier des abattements
L’un des moyens les plus simples pour réduire l’impôt est de patienter. Plus vous gardez votre bien longtemps, plus vous bénéficiez d’un abattement progressif sur la plus-value :
- Exonération totale de l’impôt sur le revenu après 22 ans.
- Exonération totale des prélèvements sociaux après 30 ans.
🔹 Exemple : Si vous vendez après 10 ans, votre plus-value est encore largement imposable. Mais si vous attendez 25 ans, l’exonération sera quasi complète.
2. Intégrer un maximum de frais dans le calcul
- Frais d’acquisition : Si vous optez pour le forfait de 7,5 % ou présentez des justificatifs, cela augmente le prix d’acquisition et réduit la plus-value imposable.
- Travaux : Si votre bien est détenu depuis plus de 5 ans, appliquez le forfait de 15 %, même sans factures !
- Frais de cession : Inclure les honoraires d’agence et diagnostics obligatoires dans les déductions.
3. Profiter des exonérations possibles
- Si vous n’êtes pas propriétaire de votre résidence principale : Vous pouvez être exonéré si vous réinvestissez l’intégralité du produit de la vente dans l’achat de votre résidence principale.
- Vente à un organisme de logement social : Cela ouvre droit à une exonération sous certaines conditions.
- Revente d’un bien après expropriation : Exonération si le montant est réinvesti.
4. Choisir le bon moment pour vendre
Les taux d’imposition et de prélèvements sociaux peuvent évoluer avec le temps. Si une réforme fiscale est annoncée, mieux vaut anticiper et vendre avant que l’imposition ne soit moins favorable.
5. Fractionner la vente si possible
Si votre bien est divisible (terrain scindable, plusieurs lots), il peut être intéressant de vendre en plusieurs transactions pour éviter la surtaxe sur les plus-values élevées.
En appliquant ces stratégies, vous pouvez réduire l’impôt sur votre plus-value et conserver une plus grande part du bénéfice de votre vente.
Quelles sont les étapes de la vente et de la déclaration de la plus-value ?
Vendre une résidence secondaire implique des obligations fiscales. Pour éviter les erreurs et anticiper l’impôt à payer, voici les étapes clés à suivre.
1. Signer un compromis ou une promesse de vente
La première étape est la signature du compromis de vente ou de la promesse de vente avec l’acheteur. C’est à ce moment que les modalités de la transaction sont définies : prix de cession, conditions suspensives et délais.
2. Calculer la plus-value imposable
Avant la signature de l’acte de vente, le notaire calcule la plus-value nette en prenant en compte :
- Le prix d’achat majoré des frais d’acquisition.
- Les travaux déductibles (forfait de 15 % ou sur factures).
- Les frais de vente déductibles (honoraires d’agence, diagnostics…).
- Les abattements pour durée de détention.
3. Déclaration et paiement de l’impôt
Le jour de la vente, le notaire prélève directement l’impôt dû et le reverse au Trésor Public. Le vendeur n’a donc aucune démarche supplémentaire à faire pour déclarer la plus-value.
Cependant, il est obligatoire de remplir un formulaire spécifique (formulaire 2048-IMM) qui récapitule le calcul et l’imposition. Ce document est joint à l’acte de vente.
4. Intégration dans la déclaration de revenus
L’année suivante, le vendeur doit mentionner la plus-value immobilière dans sa déclaration de revenus. Même si l’impôt a déjà été payé, cela reste une information que l’administration fiscale prend en compte.
5. Vérification et correction si besoin
Après la vente, il est conseillé de conserver tous les documents liés à la transaction (acte de vente, justificatifs de frais, calcul du notaire). En cas de contrôle fiscal, ces documents peuvent être demandés.
Quels sont les impacts de la durée de détention ?
La durée de détention joue un rôle majeur dans la fiscalité des plus-values immobilières. Plus un bien est conservé longtemps, plus les abattements sont avantageux, jusqu’à une exonération totale après 30 ans. Comprendre ces mécanismes permet d’optimiser vos gains et de réduire l’impôt payé lors de la vente de votre résidence secondaire.
1. Abattements progressifs selon la durée de détention
L’imposition sur la plus-value immobilière se compose de deux prélèvements :
- Impôt sur le revenu (19 %).
- Prélèvements sociaux (17,2 %).
Les abattements commencent dès la 6ᵉ année de détention, mais le bien doit être détenu au minimum 22 ans pour être exonéré d’impôt sur le revenu et 30 ans pour ne plus subir de prélèvements sociaux.
Barème des abattements pour l’impôt sur le revenu :
- 6 % par an de la 6ᵉ à la 21ᵉ année.
- 4 % la 22ᵉ année.
- Exonération totale après 22 ans.
Barème des abattements pour les prélèvements sociaux :
- 1,65 % par an de la 6ᵉ à la 21ᵉ année.
- 1,60 % la 22ᵉ année.
- 9 % de la 23ᵉ à la 30ᵉ année.
- Exonération totale après 30 ans.
2. Impact financier d’une vente anticipée
Un vendeur qui revend après 15 ans de détention voit son impôt sur la plus-value fortement réduit, mais il continue à payer des prélèvements sociaux. En revanche, une revente après 25 ans permet de limiter considérablement la taxation.
🔹 Exemple concret :
- Bien acheté 200 000 €, revendu 350 000 € après 15 ans.
- Plus-value brute : 150 000 €.
- Abattement pour impôt sur le revenu : 60 % (6 % x 10 ans).
- Abattement pour prélèvements sociaux : 16,5 % (1,65 % x 10 ans).
Après abattements, la plus-value imposable est 60 000 € pour l’impôt et 125 250 € pour les prélèvements sociaux.
- Impôt sur le revenu : 60 000 € x 19 % = 11 400 €.
- Prélèvements sociaux : 125 250 € x 17,2 % = 21 540 €.
- Total à payer :32 940 €.
Un vendeur qui attend 22 ans économise 11 400 €, et après 30 ans, l’économie est totale.
3. Stratégies pour maximiser les abattements
- Anticiper la vente : Vérifier les années restantes avant une exonération totale ou partielle.
- Comparer le coût d’une détention longue : Prendre en compte les charges, taxes et financement si le bien est encore en investissement locatif.
- Fractionner une vente : Dans certains cas, si le bien est divisible, vendre en plusieurs étapes permet d’éviter la surtaxe des plus-values élevées.