Mais est-ce vraiment la meilleure option pour vous ? En fonction de votre revenu, de votre quotient familial, et de votre situation patrimoniale, le PACS peut être un atout financier… ou une mauvaise surprise. Entre imposition commune, taux de prélèvement individualisé et succession, il faut bien comprendre les règles avant de signer.
On vous détaille tout ce que vous devez savoir sur le PACS et ses effets fiscaux : avantages, inconvénients, et stratégies pour optimiser vos impôts sans mauvaise surprise.

Somaire
1. Qu’est-ce que le PACS et pourquoi se pacser ?
Le PACS, c’est quoi exactement ?
Le Pacte Civil de Solidarité (PACS) est une forme d’union légale qui permet à deux personnes, de même sexe ou de sexe différent, d’officialiser leur relation sans passer par le mariage. Ce contrat offre un cadre juridique aux partenaires et leur donne accès à certains droits fiscaux et sociaux, tout en étant plus souple que le mariage.
Comment se pacser ?
Se pacser est une procédure simple. Il suffit de rédiger une convention de PACS, de la signer et de l’enregistrer auprès d’un notaire ou au tribunal compétent (souvent la mairie). Les futurs partenaires pacsés doivent fournir certains documents, comme un acte de naissance et une pièce d’identité. Une fois le contrat signé, les effets du PACS commencent immédiatement.
Pourquoi choisir le PACS plutôt que le mariage ?
De nombreux couples optent pour le PACS parce qu’il est moins engageant juridiquement et plus facile à dissoudre. Contrairement au mariage, il ne crée aucun régime matrimonial par défaut (sauf si les partenaires optent pour l’indivision des biens). Il peut être avantageux fiscalement, notamment grâce à l’imposition commune et aux parts de quotient familial, mais il comporte aussi des limites en matière de succession.
Le choix entre PACS et mariage dépend donc des attentes du couple en matière de droits, fiscalité et protection juridique. On va voir maintenant ce que ça change côté impôts.
2. Quels sont les avantages fiscaux du PACS ?
L’imposition commune : un vrai atout fiscal
L’un des principaux avantages du PACS est la possibilité de faire une déclaration conjointe des revenus. Dès l’année suivant la signature du PACS, les partenaires pacsés sont considérés comme un foyer fiscal unique, ce qui permet de bénéficier d’un taux d’imposition souvent plus avantageux.
Le quotient familial et la baisse des impôts
Le PACS permet de bénéficier d’un calcul plus avantageux de l’impôt grâce aux parts de quotient familial. Voici comment ça fonctionne :
- Un célibataire est imposé sur une seule part fiscale.
- Un couple pacsé bénéficie de deux parts, ce qui peut faire baisser le taux d’imposition global.
- Avec un enfant à charge, le couple profite d’une demi-part supplémentaire, réduisant encore plus l’impôt.
Si l’un des partenaires a un revenu élevé et l’autre un revenu plus faible, la déclaration commune permet souvent de réduire le montant total à payer.
Taux de prélèvement à la source : quels choix possibles ?
Une fois pacsé, un couple peut choisir entre trois options pour le prélèvement à la source :
- Taux personnalisé : un taux unique appliqué aux deux partenaires, basé sur les revenus du couple.
- Taux individualisé : chaque partenaire a un taux calculé selon ses propres revenus, idéal si l’un gagne beaucoup plus que l’autre.
- Taux neutre : permet de garder une certaine confidentialité sur les revenus du couple, mais sans profiter des avantages de l’imposition commune.
Les réductions et crédits d’impôt accessibles aux couples pacsés
Se pacser permet d’accéder à certains avantages fiscaux qui n’existent pas pour les concubins. Par exemple :
- Les dons et réductions d’impôt : les sommes données à des associations ou des organismes d’intérêt général sont déductibles du revenu imposable.
- Les frais de garde d’enfant : si le couple pacsé a des enfants, il peut bénéficier d’un crédit d’impôt pour frais de garde.
- Les travaux d’amélioration énergétique : si le couple possède un logement et réalise des travaux d’isolation ou de rénovation énergétique, il peut obtenir des aides fiscales.
Le PACS est donc une solution intéressante pour optimiser son imposition, à condition de bien comprendre les implications de la déclaration commune et du quotient familial.
3. Comment le PACS affecte-t-il les impôts locaux et fonciers ?
Taxe d’habitation et taxe foncière : ce qui change avec le PACS
Le PACS modifie la manière dont les impôts locaux sont calculés. Dès l’année suivant la signature, les partenaires pacsés sont considérés comme un foyer fiscal unique, ce qui impacte directement la taxe d’habitation et la taxe foncière :
- Taxe d’habitation : si le couple vit sous le même toit, une seule taxe est due pour le logement. Son montant dépend du revenu fiscal du foyer. Si l’un des partenaires avait droit à un allègement fiscal en tant que célibataire, celui-ci peut disparaître après le PACS.
- Taxe foncière : si les deux partenaires sont propriétaires, ils sont solidaires du paiement de cette taxe. Pour un propriétaire unique, le PACS n’a pas d’impact, mais si le logement appartient aux deux partenaires, le montant peut être réparti entre eux.
Effet du PACS sur l’impôt foncier en cas d’achat immobilier
Lorsqu’un couple pacsé achète un bien immobilier, deux régimes sont possibles :
- Régime de la séparation des biens (par défaut) : chaque partenaire est propriétaire de la part qu’il finance. En cas de séparation, chacun récupère sa contribution.
- Régime de l’indivision (optionnel) : les partenaires sont propriétaires à parts égales, même si l’un a investi plus que l’autre.
Le PACS n’accorde aucun droit automatique sur le bien immobilier du partenaire en cas de décès. Il est donc essentiel de prévoir une clause de transmission dans le contrat ou de passer par une donation pour protéger le partenaire survivant.
Quels avantages fiscaux pour un achat immobilier en étant pacsé ?
Un couple pacsé peut bénéficier de certains avantages fiscaux :
- Abattement sur les donations : un partenaire pacsé peut donner jusqu’à 80 724 € sans payer de droits de donation, contre seulement 15 932 € pour un concubin non pacsé.
- Exonération des droits de succession : contrairement aux concubins, les partenaires pacsés ne paient aucun droit de succession en cas de décès.
- Déduction des intérêts d’emprunt (dans certains cas) : les intérêts du prêt immobilier peuvent être déduits des impôts sous certaines conditions.
Attention aux conséquences fiscales en cas de séparation
Si le couple se sépare, la répartition du bien immobilier peut poser problème, notamment en indivision. De plus, si l’un des partenaires a financé une part plus importante du bien sans acte juridique clair, il peut avoir du mal à récupérer son investissement.
Le PACS offre donc certains avantages fiscaux pour l’achat immobilier, mais il est important de bien anticiper les questions de succession et de séparation pour éviter les mauvaises surprises.
4. Quels sont les inconvénients du PACS ?
Une protection juridique limitée
Le PACS offre certains avantages fiscaux, mais il ne protège pas autant qu’un mariage, surtout en cas de séparation ou de décès. Contrairement aux époux, les partenaires pacsés ne bénéficient pas d’une pension de réversion en cas de décès du conjoint, sauf s’ils ont prévu une assurance spécifique.
De plus, le PACS n’ouvre pas droit à un régime matrimonial par défaut. Les partenaires restent sous le régime de la séparation des biens, sauf s’ils choisissent une convention d’indivision, qui peut compliquer le partage en cas de séparation.
Des obligations fiscales et administratives spécifiques
Se pacser entraîne des changements fiscaux qui ne sont pas toujours avantageux. Par exemple :
- Solidarité fiscale : les partenaires sont solidaires pour certaines dettes fiscales (comme l’impôt sur le revenu).
- Déclaration commune obligatoire : dès l’année suivant le PACS, les revenus des deux partenaires sont pris en compte ensemble, ce qui peut parfois faire grimper l’impôt total.
- Taxe d’habitation et aides sociales : si l’un des partenaires bénéficiait d’exonérations ou d’aides sous conditions de ressources, le PACS peut entraîner leur suppression.
Des risques patrimoniaux en cas de séparation
Si un couple pacsé possède un bien immobilier, la séparation peut devenir un vrai casse-tête. Tout dépend du régime choisi :
- Séparation des biens (par défaut) : chacun repart avec ce qu’il a financé, mais il faut prouver les parts respectives.
- Indivision : le bien appartient à parts égales, même si l’un a investi plus d’argent. En cas de désaccord, une vente forcée peut être imposée.
De plus, contrairement au mariage, le PACS ne donne aucun droit automatique sur le logement du conjoint en cas de décès. Il faut prévoir une donation ou un testament pour protéger le partenaire survivant.
Une fiscalité moins avantageuse que le mariage
Si le PACS permet d’accéder à une imposition commune, il reste moins intéressant que le mariage sur plusieurs points :
- Aucun droit à la pension de réversion, alors que les époux peuvent toucher une partie de la retraite du conjoint décédé.
- Moins de sécurité pour les enfants communs : un enfant d’un couple marié bénéficie automatiquement de la protection du régime matrimonial en cas de décès d’un parent, ce qui n’est pas le cas avec un PACS.
- Moins de flexibilité pour les transmissions patrimoniales : les époux ont plus de possibilités pour optimiser leur succession, grâce aux avantages successoraux du mariage.
Le PACS peut être un frein à certaines décisions financières
Si l’un des partenaires exerce une activité indépendante ou possède une entreprise, le PACS peut avoir un impact fiscal négatif. Par exemple :
- Un entrepreneur pacsé peut voir son taux d’imposition augmenter si les revenus du couple sont additionnés.
- Certaines allocations ou réductions d’impôts calculées sur les revenus du foyer fiscal peuvent être réduites après un PACS.
Le PACS est donc une bonne alternative pour organiser la vie commune et optimiser la fiscalité, mais il reste moins protecteur qu’un mariage, notamment en matière de succession et de séparation.
5. Quels sont les effets du PACS sur les aides sociales ?
Un impact direct sur les allocations et les aides de la CAF
Se pacser, c’est être reconnu comme un foyer fiscal unique, ce qui modifie la façon dont les aides sociales sont calculées. Dès l’année suivant la signature du PACS, les revenus des deux partenaires sont additionnés, ce qui peut entraîner :
- Une baisse ou une suppression des aides si les revenus cumulés dépassent les plafonds d’éligibilité.
- Un changement de tranche pour les allocations familiales.
- Un impact sur le RSA et la prime d’activité, qui sont attribués en fonction des ressources du ménage.
Si l’un des partenaires bénéficiait de certaines aides en tant que célibataire, il est possible qu’il ne puisse plus y prétendre après le PACS.
La couverture sociale et la mutuelle : ce qui change
Le PACS permet aux partenaires de bénéficier d’une protection sociale commune. Concrètement :
- Un partenaire pacsé peut être rattaché à la mutuelle de l’autre, ce qui peut permettre d’économiser sur les cotisations.
- En cas d’hospitalisation, un partenaire pacsé peut être considéré comme un proche pour prendre des décisions médicales.
Cependant, contrairement au mariage, le PACS n’accorde pas d’office une protection financière au survivant en cas de décès. Il est souvent recommandé de souscrire une assurance décès ou une prévoyance pour garantir un minimum de protection.
Le PACS peut influencer certaines aides au logement
Certaines aides au logement, comme les APL, sont directement impactées par le PACS. Comme les revenus sont pris en compte de manière commune, cela peut :
- Réduire le montant des aides si le revenu du couple dépasse les plafonds d’éligibilité.
- Annuler l’éligibilité à certaines aides, notamment si l’un des partenaires a un revenu plus élevé que l’autre.
PACS et congés payés : un avantage méconnu
Un salarié pacsé a droit à des jours de congé spécifiques pour la conclusion du PACS, généralement quatre jours comme pour un mariage. Cela permet d’avoir le temps de finaliser les démarches administratives sans perte de salaire.
Faut-il se pacser si l’on dépend des aides sociales ?
Le PACS peut être un choix stratégique pour optimiser ses impôts, mais il peut aussi réduire ou supprimer certaines aides sociales. Avant de prendre une décision, il est important de faire des simulations sur les allocations pour voir si le PACS reste une option financièrement avantageuse.
6. PACS vs Mariage : Quelles différences ?
Protection juridique : mariage vs PACS
Le PACS et le mariage sont deux unions légales, mais ils ne donnent pas les mêmes droits aux partenaires.
- Le mariage offre une protection renforcée : en cas de décès, le conjoint marié hérite automatiquement du patrimoine sans frais de succession (sauf en cas de testament défavorable).
- Le PACS ne donne aucun droit automatique sur l’héritage : sans testament ou donation, le partenaire pacsé n’a aucun droit successoral.
- Les conjoints mariés bénéficient d’une pension de réversion, alors que les partenaires pacsés n’y ont pas droit.
Quelle fiscalité est la plus avantageuse ?
Le PACS et le mariage offrent tous deux une imposition commune, qui permet d’optimiser les impôts en fonction des quotients familiaux et des revenus du couple.
Cependant, en matière de succession et de donation, le mariage reste plus avantageux :
- Un couple marié bénéficie d’une exonération totale des droits de succession, alors qu’un partenaire pacsé doit prévoir un testament ou une donation pour protéger son conjoint.
- En cas de séparation, les partenaires pacsés restent sous le régime de la séparation des biens, tandis que les couples mariés peuvent choisir un régime matrimonial plus protecteur.
Dissolution : lequel est plus simple à rompre ?
- Le PACS se dissout facilement : une simple déclaration conjointe ou unilatérale suffit, sans avoir à passer par un tribunal.
- Le mariage nécessite un divorce, qui est une procédure plus longue et plus coûteuse.
En résumé : faut-il choisir le PACS ou le mariage ?
Le PACS est intéressant si :
- Vous cherchez une solution simple et rapide pour officialiser votre union.
- Vous voulez optimiser vos impôts sans les contraintes du mariage.
- Vous êtes en couple mais souhaitez conserver une certaine indépendance financière.
Le mariage est préférable si :
- Vous voulez une protection renforcée en cas de décès ou de séparation.
- Vous souhaitez bénéficier de droits successoraux et d’une pension de réversion.
- Vous cherchez un cadre plus sécurisé pour la gestion de votre patrimoine.
Le choix dépend donc de votre situation et de vos attentes, notamment en termes de fiscalité, succession et séparation.
7. Comment se pacser et optimiser ses avantages fiscaux ?
Les démarches pour se pacser
Le PACS est une procédure relativement simple, mais elle nécessite plusieurs étapes :
- Rédiger une convention de PACS : ce document fixe les règles applicables au couple, notamment le régime des biens (séparation ou indivision).
- Rassembler les documents nécessaires:
- Acte de naissance de chaque partenaire (de moins de trois mois).
- Pièce d’identité valide.
- Attestation sur l’honneur confirmant l’absence de lien familial empêchant le PACS.
- Déposer le dossier:
- En mairie, si la commune permet l’enregistrement du PACS.
- Chez un notaire, ce qui permet aussi d’adapter la convention aux besoins du couple.
- Signer la convention : les partenaires doivent se présenter ensemble pour officialiser leur union.
Quand se pacser pour maximiser les avantages fiscaux ?
- Se pacser en fin d’année (avant le 31 décembre) permet de bénéficier immédiatement de l’imposition commune pour toute l’année en cours.
- Si l’un des partenaires a des revenus bien plus faibles que l’autre, l’imposition commune peut entraîner une baisse d’impôt dès la première année.
Quelles stratégies pour optimiser l’imposition ?
- Choisir le bon taux de prélèvement à la source : après un PACS, les partenaires peuvent opter pour un taux individualisé s’ils ont des écarts de revenus importants.
- Profiter des abattements fiscaux : les partenaires pacsés peuvent faire des donations exonérées jusqu’à 80 724 euros.
- Anticiper la succession : sans testament, le partenaire pacsé n’hérite de rien. Il est recommandé de prévoir une donation ou une clause bénéficiaire sur une assurance-vie.
- Optimiser les réductions d’impôt : les crédits d’impôt liés aux travaux, aux dons ou à la garde d’enfants sont plus avantageux pour un couple pacsé déclarant ensemble.
Se pacser chez un notaire : un bon choix ?
Passer par un notaire pour établir un PACS permet d’ajouter des clauses pour sécuriser la gestion des biens et anticiper les risques en cas de séparation ou de décès. Cette option est particulièrement recommandée pour les couples qui achètent un bien immobilier ensemble.
Et si on veut rompre un PACS ?
Si le PACS n’est plus adapté, il peut être dissous facilement, soit par déclaration conjointe, soit par décision unilatérale. En cas de désaccord sur le partage des biens, un juge peut intervenir pour arbitrer.
Avec une bonne anticipation, le PACS peut être un excellent outil fiscal et patrimonial, à condition d’être bien préparé.
8. Conclusion : Le PACS, un bon choix selon votre situation
Le PACS est une alternative intéressante au mariage, notamment pour ceux qui veulent bénéficier d’avantages fiscaux tout en gardant une certaine souplesse juridique. Grâce à l’imposition commune, aux parts de quotient familial et à certains abattements fiscaux, il peut permettre une réduction d’impôt non négligeable pour de nombreux couples.
Cependant, il comporte aussi des limites, notamment en matière de succession, de protection du partenaire et d’accès aux aides sociales. Contrairement au mariage, il ne garantit aucune pension de réversion et n’accorde aucun droit automatique sur le patrimoine du conjoint en cas de décès.
Faut-il choisir le PACS ou le mariage ?
✅ Le PACS est idéal si vous cherchez un cadre juridique souple et des avantages fiscaux sans trop d’engagement.
✅ Le mariage est préférable si vous souhaitez une protection renforcée, notamment en cas de décès ou de séparation.
Avant de vous pacser, il est essentiel de bien réfléchir à vos besoins patrimoniaux et fiscaux. Si vous voulez optimiser vos impôts tout en protégeant votre partenaire, pensez à rédiger un testament ou à passer par un notaire pour sécuriser votre union.
Et vous, envisagez-vous le PACS pour ses avantages fiscaux ou pour une autre raison ?